Les élus du CSE ont rendu mercredi 19 juin leur avis sur le dossier de la phase 1 des travaux de SQY.

Le voici :

« Avis des représentants du personnel de CA-GIP sur le « projet des espaces tampons de la Phase 1 du projet Champagne ».

Lors de la réunion d’information, en vue d’une consultation, du 25 avril 2024, la direction a présenté aux élus, le projet des espaces tampons prévus dans le cadre de la rénovation du bâtiment Champagne à SQY. Cette réunion a fait suite à la première réunion d’information du CSE sur le projet, le 20 mars 2024, où la direction avait présenté aux élus les lignes générales du projet.

Malgré des séances d’informations CSSCT supplémentaires, au vu du manque de contenu des éléments présentés, les élus du CSE ont décidé de faire appel à un expert, pour analyser ce projet afin de leur permettre de faire toutes les préconisations et propositions nécessaires et de rendre un avis motivé.

Compte tenu des informations communiquées par la direction à ce jour, des analyses effectuées par l’expert et des réponses apportées par la direction aux différentes questions que nous avons posées, les élus du CSE constatent notamment :

  • Que le projet apportera d’importants changements à l’environnement et à l’organisation du travail qui obligeront les collaborateurs à changer les pratiques de travail, et à des efforts d’adaptation significatifs
  • Que le projet a été préparé sans la réalisation préalable d’un recueil de l’ensemble des besoins des différentes équipes et sans associer les acteurs de la prévention
  • Que l’accompagnement du changement, trop négligé, ainsi que la démarche de communication, partielle et tardive, ont créé des situations de stress et d’inquiétude
  • Que l’évolution du taux de flex-office et les surfaces prévues pour les postes de travail vont fortement dégrader les conditions de travail
  • Que la diminution du taux de flex-office complexifiera l’organisation de travail, particulièrement pour les managers et impactera les efforts de cohésion parmi lesquels les rituels, venues sur site, etc
  • Que la réduction des espaces collaboratifs, combiné à la densification, vont impacter les ambiances sonores dans les espaces de travail et particulièrement lors de l’occupation importante de ces espaces au vu de la proximité entre les postes de travail
  • Que le partage des postes de travail exige de renforcer les mesures d’hygiène pour les postes et les espaces de travail, pour limiter la propagation de virus et bactéries
  • Qu’il est nécessaire d’étudier et confirmer la capacité d’accueil du bâtiment Champagne en travaux et des bâtiments annexes impactés au regard des installations sanitaires et des normes de sécurité et d’évacuation

À la suite de ces constats, les élus du CSE considèrent que ce projet d’ampleur impacte fortement les conditions de travail avec un risque non-négligeable sur les facteurs de RPS et l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle. Plusieurs aspects du projet des espaces tampons doivent être réévalués afin de garantir de bonnes conditions de travail et préserver la santé des collaborateurs.

Les élus du CSE demandent à la direction :

  • De maintenir une surface nette d’au moins 6 m² par poste de travail dans les open-spaces, surface préconisée par la norme NF X35-102 de février 2023
  • De garantir pour l’ensemble des positions de travail une largeur minimum de 160cm afin de tenir compte de la réalité des contraintes des métiers (2 à 3 postes de travail) et de limiter autant que possible les regroupements par 8 positions
  • De fournir pour chaque position, les équipements et la connectique nécessaire à la bonne tenue des métiers (connexion de plusieurs postes, écrans multiples, besoins spécifiques, etc…)
  • De donner de la visibilité dans l’outil de réservation sur les équipements informatiques des postes
  • De fournir à chaque collaborateur un clavier, une souris et un casque personnel, non seulement pour éviter de favoriser l’apparition de troubles musculosquelettiques (TMS) mais également pour prévenir la propagation de virus et bactéries
  • De présenter aux élus les mesures d’hygiène qui seront mises en place pour assurer la prévention des risques liés au partage des postes et positions de travail
  • De prévoir dès à présent la mise à jour des documents de sécurité officiels comme les affichages et le DUERP
  • De mettre en place un accompagnement au changement adapté à un projet d’une telle envergure
  • De mettre dès à présent en place des mesures de suivi de la qualité des espaces dans le temps, au travers de capteurs d’ambiance sonore, mais aussi d’enquêtes de ressenti des collaborateurs internes et externes, etc…
  • Plus généralement, d’adapter les espaces de travail mis à disposition afin de permettre aux collaborateurs d’assurer leurs missions dans de bonnes conditions
  • De donner de la visibilité aux collaborateurs sur les prochaines étapes et les orientations envisagées pour la cible

Les élus déplorent que ce projet n’ait pas été traité à sa juste importance notamment sur les impacts humains totalement sous-estimés. Ils déplorent aussi le manque d’une analyse détaillée des activités réalisée en amont du projet. Cette analyse aurait permis l’aménagement d’espaces de travail en prenant en compte les différents besoins des métiers et des équipes et de limiter les impacts sur les conditions de travail. Les élus demandent qu’une étude des besoins complète soit réalisée en amont de la préparation des espaces tampons de la phase 2 du projet ainsi qu’une étude du macro-zoning, afin d’anticiper et limiter les impacts et les déplacements. D’autre part, contrairement à ce qui s’est passé pour la Phase 1, les élus demande d’obtenir pour les prochaines vagues, des documents précis et sans erreurs, comme l’indique clairement le code du travail.

Dès à présent, et afin de suivre particulièrement les premières phases d’appropriation, les élus demandent la mise en place d’une commission de suivi du projet. Cette commission intègrera des membres de la CSSCT, ainsi que l’ensemble des intervenants concernés. Cela leur permettra de suivre le projet et de proposer des améliorations au nouvel environnement de travail ainsi qu’à la nouvelle organisation qui en découlent. Ils s’appuieront notamment sur les constats et les retours des collaborateurs et contribueront ainsi à la prévention des RPS et à la qualité des conditions de travail.

Au-delà de cette première phase, les élus demandent de participer dès à présent à la réflexion des prochaines étapes et particulièrement, de mettre en place une co-participation sur le projet d’élaboration de la cible (organisation du travail, le mobilier et l’immobilier en découlant, etc.).

Les élus attirent particulièrement l’attention sur la nécessité de prendre le temps de ces réflexions primordiales pour l’avenir de la cohésion du site de SQY et au-delà pour le futur modèle qui sera appliqué à l’ensemble de CA-GIP. Il y a un enjeu majeur à trouver un nouvel équilibre sur les conditions de travail et l’équilibre vie pro / vie perso afin de limiter les risques psycho-sociaux.

Au vu du rapport d’expertise et des éléments cités ci-dessus, les élus rendent un avis clairement défavorable sur la phase 1 du projet de réaménagement. Nous insistons sur le risque important de voir certains salariés déserter le site de SQY Park générant un risque d’isolement et potentiellement un risque opérationnel.»